Il n'y a que moi qui puisse lire dans ses yeux...
Ses sourires, ses effusions rien ne traduit vraiment ce qui se passe en elle.
L'essentiel est silencieux, rentré et hors de portée.
Son être est intérieur et son regard profond en est la seul fenêtre.
Il faut la connaître et avoir tout étudié d'elle pour percevoir en de rares instants ce que son cœur ou son esprit ne parviennent plus à cacher.
En fille intelligente, elle a du souffrir depuis l'enfance d'une lucidité qui ne se repose jamais.
En fixant bien son attention on entrevoit parfois la déchirure de son voile intime. On devine son esprit drapé de replis et de froissures. On comprend son rapport à la vie, aux choses, aux humains. La fragilité de ses espoirs, la force précaire de ses certitudes du moment, La difficulté de ses choix ou le poids de ses secrets.
Pour mieux interpréter ma valeur à ses yeux, dans ces prunelles charmantes j'ai tenté de me perdre. Je m'y suis vu tour à tour, aimé, encombrant et délaissé.
Elle a au fond des yeux des iris nostalgiques qui ne la quittent jamais.
Je les aient eu sur moi quelques heures, quelques mois, assez pour en répondre que larmoyants ou glacés des yeux pareils n'ont aucune cruauté.