Je me souviens de cette soirée, de ce diner imprévu avec cette femme sans pareille…
Comme jamais, j’avais face à moi une femme impressionnante d’aplomb et de détermination ; ferme dans ses avis, solide dans ses principes, affirmée socialement et humainement aguerrie.
Sûre d’elle, elle parlait d’un timbre grave que soulignait son accent napolitain.
Une femme admirable de force et fascinante de liberté qui maniait l’humour et l’intelligence avec un charme implacable. Intimidé par sa compagnie, j’ai lutté toute la soirée durant pour me hisser à son niveau.
Lorsque le repas s’est achevé, que j’ai pu serrer sa main, j’ai vu un prodige s’accomplir : son charme dur s’est mué en tendresse, la femme de tête s’est faite fille douce et son aisance est devenue fragilité.
Un Ange était arrivé avec la nuit.
Aujourd’hui encore je ne peux dire laquelle de ces deux fées m’a le plus bouleversé.